C’était l’un des événements attendus en 2023 par les amoureux du sport à Caen (Calvados) : l’ouverture du Palais des sports Caen la mer est un succès aussi bien populaire qu’événementiel.
Le public présent au rendez-vous
C’est un indicateur qui ne trompe pas. Le taux de remplissage du Palais des sports Caen la mer frôle le 100% depuis son ouverture, le 30 août 2023, à l’occasion du match de Coupe de France de handball entre les Vikings du Caen HB et Dijon. La semaine inaugurale, début septembre, avait attiré 15 000 spectateurs sur cinq jours, venus apprécier les différentes configurations possibles du site (tennis, basket-ball, boxe, futsal, fan zone). « En ajoutant le premier match de hand, on arrive à près de 20 000 spectateurs, soit la capacité du stade D’Ornano », n’en revient toujours pas Jean-François Salomon, le directeur du service des sports mutualisé de Caen et Caen la mer.
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La saison sportive qui s’est enchaînée n’a pas démenti l’engouement puisque le Caen BC a affiché guichets fermés à six reprises en huit matches disputés à domicile, tandis que le Caen HB, malgré des résultats décevants (l’équipe est dernière au classement à la trêve), bénéficie de la meilleure affluence de Proligue avec 2 400 spectateurs par match !
Les événements exceptionnels organisés chaque mois ont, eux aussi, attiré la grande foule.
L’Open de tennis a battu son record avec 16 000 spectateurs en quatre jours, et le Tournoi de France de handball féminin s’est aussi joué à guichets fermés.
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Les championnats de France de judo ont également été une réussite, et le match de volley assis a permis de mettre en lumière une discipline paralympique.
Un équipement bien conçu…
Au-delà de l’attrait de la nouveauté, le succès du Palais des sports s’explique également, selon Jean-François Salomon, par sa conception. « Grâce notamment à Axel Coutant et Paolo Boulent, responsables respectivement de l’événementiel et des équipements sportifs, on avait préparé la construction du bâtiment en vue de son exploitation, en lien avec l’architecte », détaille le directeur du service des sports.
Au fil des nombreuses visites d’autres salles en France, les équipes de Caen la mer ont pu glaner quelques astuces pour rendre la soucoupe caennaise accueillante, pratique et modulable.
… pour les sportifs…
Partagé entre deux clubs résidents, le Caen HB et le Caen BC, le Palais des sports doit pouvoir passer rapidement d’une configuration à l’autre. « Paolo a imaginé une sorte de puzzle dans lequel on enlève uniquement les parties latérales du terrain de basket, ainsi que celles derrière les panneaux, illustre Jean-François Salomon. Cela permet un gain de temps quand il faut installer l’aire de jeu de hand par-dessus le terrain de basket ». Les tribunes rétractables sont une autre trouvaille astucieuse.
Pensé pour « développer l’économie » des clubs résidents, le Palais des sports leur offre de nombreuses possibilités en termes de marketing. Les deux couronnes de gradins permettent d’étager les prestations VIP, avec places, loges et salons. Cerise sur le gâteau, le salon « Premium » donne directement sur le couloir d’entrée des joueurs !
… et pour le public
La conception du Palais des sports a répondu à un leitmotiv : procurer une « expérience spectateur » incomparable.
On voulait conserver l’effet « chaudron » qui existait dans l’ancien Palais des sports. On ne voulait d’une Kindarena (ndlr : le Palais des sports de Rouen), qui est très froide.
Pour cela, les architectes ont répondu à un principe de base : n’importe quel spectateur doit bénéficier de la même visibilité qu’un VIP. Les deux couronnes de gradins autorisent le public à être proche du terrain. « Cela transcende les joueurs, on le voit bien avec le CBC, qui a gagné sept matches sur huit à domicile ».
Les clubs ont aussi su s’adapter à ce nouvel outil, en proposant de véritables shows autour des rencontres. Au basket, l’inénarrable Pierre Salzmann-Crochet met le feu à chaque match tandis que, au hand, des animations comme le « tribute to AC/DC » proposé lors du derby face à Cherbourg, font monter régulièrement la température.
Stationnement, le point noir
C’est le principal bémol que l’on peut attribuer au nouveau Palais des sports. Les soirs de match, trouver une place de parking n’est pas chose aisée et des bouchons sont souvent observés au rond-point du Zénith. « On est en retard sur l’installation de la signalétique, reconnaît Jean-François Salomon. L’objectif, c’est que les gens utilisent le parking du parc des expositions en y entrant au pied du viaduc de la Cavée ». Problème : les grilles qui séparent le parc expo du Zénith sont régulièrement fermées, parfois même après l’arrivée des premiers spectateurs, obligeant ceux-ci à faire le grand tour à pied. « Nous sommes en relation avec la direction du parc expo pour résoudre cette difficulté », explique le directeur du service des sports.
Les panneaux indiquant les différents parkings à disposition et le nombre de places disponibles devraient être (enfin) installés au premier trimestre 2024. « De la même manière, nous allons poser des signalétiques pour inciter les piétons à emprunter le tunnel, et non les escaliers qui mènent au rond-point du Zénith ».
Des retours dithyrambiques
Les principaux acteurs ne s’y trompent d’ailleurs pas, qui soulignent à l’envi la qualité de l’écrin caennais. Les fédérations de handball et de judo ont été impressionnées. Olivier Krumbholz, le sélectionneur de l’équipe de France féminine de handball, a parlé d’un « outil exceptionnel » après le tournoi de France, tout comme la capitaine Estelle Nze Minko. Ugo Humbert et Richard Gasquet, eux, ont évoqué une « mini-Coupe Davis » pour décrire l’ambiance lors de l’Open de Caen de tennis. « Ces retours nous confortent », peut sourire Jean-François Salomon.
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