La grogne des communes rurales du territoire à l’égard de Carhaix, la ville centre, n’a cessé de croître, ces dernières années. Le signal le plus fort adressé au président de Poher communauté, Christian Troadec, fut sans doute l’élection, contre toute attente et en tout début du présent mandat, du maire de Cléden-Poher, Jacques Quiltu, aux finances. Si l’opposition parvenait parfois à retarder certains projets (comme la redevance incitative), elle ne pesait parfois pas assez pour infléchir véritablement la politique communautaire. Cela a récemment changé, le rapport de force s’établissant depuis peu en faveur de l’opposition, et ce à une voix près. Elle a ainsi été en mesure de retoquer, en décembre, le projet de création de la société publique locale. Une décision fustigée en nos colonnes par le maire de Carhaix et que les élus d’opposition communautaire, réunis mardi soir à Cléden-Poher, ont tenu à clarifier.
Jacques Quiltu précise que le « risque financier » est l’une des raisons qui ont motivé le rejet du projet de création de SPL en décembre : « Le président dit que c’est la SPL (qui réunit deux actionnaires, la communauté de communes et la ville de Carhaix), qui porterait l’emprunt de la halle des sports, sauf que si les recettes de la SPL ne sont pas suffisantes pour rembourser l’emprunt et payer les charges de fonctionnement, c’est bien les actionnaires qui mettront la main au porte-monnaie, estime-t-il. L’autre raison, c’est « qu’avec la SPL proposée le 21 décembre, le pouvoir serait entre les mains de quelques personnes, voire une seule personne, ce qu’on ne pouvait pas accepter ». Dans l’intervalle, la copie a été revue, Poher communauté et Carhaix détenant désormais un même nombre de délégués au sein du conseil d’administration. « On ne se fait pas d’illusion. En cas d’égalité de vote, cela veut dire que Carhaix serait toujours majoritaire puisque le vote du président compte double en pareil cas », explique Patrick Urien, maire de Kergloff.
2 L’opposition s’étonne de la fébrilité ambiante
Jacques Quiltu se dit surpris de la fébrilité soudaine du président Troadec à vouloir faire adopter le projet de SPL : « Je crains que derrière tout ça, il y ait une volonté dissimulée : les Vieilles Charrues ont fait une proposition d’achat pour un immeuble à Kerampuilh (les chambres consulaires, NDLR), et derrière, il y a un droit de préemption possible durant deux mois. Je crains qu’une fois la SPL constituée, la première mesure soit de préempter ce bien et de venir contrarier le projet d’une association. J’ai du mal à comprendre pourquoi un maire veuille à ce point mettre des bâtons dans les roues d’une association », lance-t-il.
3 Pourquoi ils ont rencontré les Vieilles Charrues
L’opposition a rencontré la direction de l’association des Vieilles Charrues il y a un peu plus d’une semaine pour obtenir des éclaircissements. À l’origine, le Breizh Park devait être une société d’économie mixte. « La création d’une Sem nous obligerait à lancer un appel d’offres, que nous ne serions pas sûrs de remporter », avait argumenté Christian Troadec, au mois d’août dernier, pour motiver son choix d’aller plutôt vers une SPL. « Qui viendrait investir dans le spectacle ici alors que tout le monde sait que c’est déficitaire », rétorque Stéphane Cotty, maire de Plounévézel. « Notre conviction, c’est qu’une Sem permettrait d’avoir davantage de partenaires, notamment privés, qui permettraient de diminuer les risques », indique Patrick Urien. Stéphane Cotty s’interroge pour sa part sur le fait que les Vieilles Charrues semblent aujourd’hui écartées des discussions. « Il ne faut pas fermer la porte à qui que ce soit », estime-t-il.
4 L’opposition défend le projet de halle des sports
« Nous sommes résolument pour la construction d’une halle des sports », affirment de concert les délégués d’opposition, mais pas à n’importe quel prix. « On nous avait annoncé un projet à 7,5 M€, qui est aujourd’hui évalué à 12 M€ », clame Jacques Quiltu. « Et en plus, l’équipement à ce prix ne prévoit pas de mur d’escalade », déplore Patrick Urien. L’opposition aimerait que le coût ne dépasse pas 8 M€.
5 « On n’a jamais fait de politique »
« On n’a jamais fait de politique contrairement à Christian Troadec qui lui est un professionnel de la politique », clame Patrick Urien, répondant aux attaques de Christian Troadec, qui évoquait une entente des forces de droite. « Chacun est légitime pour voter comme il le souhaite au sein du groupe d’opposition. Il n’y a pas de mot d’ordre », assure Jacques Quiltu, rappelant la diversité des délégués. Autour de la table, Jacques Quiltu (DVD) côtoie par exemple Stéphane Cotty (PS). Se défendant par ailleurs d’être le porte-voix des Charrues, Jacques Quiltu donne même raison au président Troadec quand il dit que Kerampuilh ne doit pas être dédié à une seule association, en l’occurrence, les Vieilles Charrues. « C’est un site qui doit bénéficier à l’ensemble des acteurs qu’on connaît, et voire d’autres ». Les opposants réaffirment qu’ils ne font pas d’opposition systématique. « Ce qu’on reproche avant tout, c’est le manque de méthode et de concertation », assène Patrick Urien. « La conférence des maires ne se réunit pas assez à mon goût », enchérit Étienne Le Fer, de Treffrin.
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