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On a testé… « Fall Guys », le jeu vidéo compétitif qui brille entre « Fortnite » et « Intervilles » - Le Monde

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Coloré, tout rond et inoffensif, « Fall Guys » est un jeu aussi compétitif que bidonnant.

Je suis seul. Ils sont 59. Si je veux décrocher la victoire, je vais devoir les éliminer. Un par un. Et tous les moyens seront bons pour y parvenir : les coups vicieux, les coups en lâche, les coups en traître. Des dizaines de concurrents, un seul gagnant : c’est le pitch de n’importe quel jeu de tir à la mode, qu’il s’agisse de Fortnite, de PlayerUnknown’s Battleground ou d’Apex Legends, leur esthétique guerrière et leur cohorte d’armes à feu.

C’est aussi celui de Fall Guys, sorti le 4 août sur PC et PlayStation 4, qui a pourtant plus à voir avec « Intervilles » qu’avec un simulateur de champs de bataille.

Le principe est simple : on lance une partie, éventuellement avec quelques amis, et le jeu nous connecte avec d’autres joueurs. Soixante adversaires au total s’alignent sur la ligne de départ. Devant eux, des obstacles, des trous, des murs escamotables, des grosses frites en mousse qui tournoient et fauchent les candidats les moins attentifs.

Babiole en or

Le coup d’envoi est donné ! Déguisés qui en poulet, qui en loup, qui en ananas, ou, dans mon cas, nu comme un ver, les soixante candidats se jettent en avant. Un premier obstacle survient : une succession de plaques tournantes, parfois dans le sens des aiguilles d’une montre, parfois dans le sens contraire. Les candidats prennent puis perdent pied. Tout ce petit monde vacille, trébuche, rebondit sur les gros boudins encadrant le parcours.

Un mauvais départ et c’est l’échec : dans « Fall Guys », les premiers partis sèment souvent le chaos derrière eux, compliquant parfois jusqu’à l’excès la vie du peloton.

Ceux qui ne tombent pas en contrebas, perdant ainsi de précieuses secondes, s’attaquent à une montée infernale, d’où dévalent sans relâche de grosses boules en caoutchouc, comme une relecture à rebours de la scène d’ouverture du premier Indiana Jones. Chacun tente de les éviter tant bien que mal : dans le mouvement de foule, on se pousse, se repousse, on se piétine les uns les autres. Sans scrupule, je grimpe sur la mêlée informe de mes concurrents jusqu’à parvenir jusqu’à l’épreuve finale : une pente glissante au bas de laquelle nous attendent trois portails qui s’ouvrent et se ferment un peu au hasard.

Je me jette à plat ventre sur la pente savonnée, prends de la vitesse, saute au dernier moment, m’envole… et m’emplafonne sur un portail qui se ferme et se referme, selon un rythme indéchiffrable. Il faudra que je m’y reprenne à trois fois avant de franchir la ligne d’arrivée, de justesse. 40e sur 60 : pas terrible, mais cela suffit à me qualifier pour la prochaine épreuve, au cours duquel une dizaine de candidats seront encore éliminés.

Les parcours s’enchaînent, les candidats les moins vaillants décrochent les uns après les autres et, à la fin, seul un heureux élu décrochera le grand prix : une couronne d’or, une babiole qui ne sert à peu près à rien, sinon à s’acheter un chapeau rigolo ou un pantalon coloré pour habiller la saucisse qui nous sert d’avatar. Cet heureux élu, cette fois (et les douze fois suivantes), ce ne sera pas moi.

Jeu pour maladroits

Cette recette permet à Fall Guys de devenir un phénomène inattendu de ce mois d’août. Vingt-quatre heures après sa sortie, les développeurs se félicitaient d’avoir su séduire 1,5 million de joueurs, que ce soit sur PC ou PlayStation 4. Un succès qui s’explique autant par la communication astucieuse des développeurs (via un compte Twitter à la fois très drôle et désarmant de sincérité quand il s’agit de s’excuser pour les cafouillages techniques des premières heures), que par la façon dont ils ont préparé le terrain : sur PC, de très nombreux joueurs ont été invités à découvrir le jeu en avance, tandis que, sur PlayStation 4, le jeu est gratuit pendant tout le mois d’août si on est abonné au service multijoueur payant PS +.

Surtout, Fall Guys est le jeu « streamable » par excellence. C’est le quatrième jeu le plus populaire à cette heure, derrière des mastodontes comme Call of Duty mais devant Fortnite, sur la plate-forme de diffusion de vidéos en direct Twitch.

L’effet est immédiat : impossible de regarder un vidéaste diffuser sa piteuse partie de Fall Guys sans avoir l’intime conviction qu’on peut faire mieux que lui. Qu’on pourrait, c’est sûr, arriver à la fin de ces parcours idiots, de ces matchs de foot absurdes (il y a deux ballons, et ils font trois mètres de haut chacun), de ces séances d’escalade hilarantes. Autant de parcours du combattant qui ont plus à voir avec de grotesques et interminables glissades sur une peau de banane qu’avec un entraînement militaire.

Outre les différentes courses et jeu de survie, « Fall Guys » propose d’autres épreuves, telles que le football, souvent moins réussies.

Fall Guys n’est pas un jeu sans défaut. Dépassés par leur succès, les développeurs peinent à maintenir les serveurs de jeu à flot, qui plantent régulièrement. Les épreuves sont inégales, certaines sont bien trop aléatoires, et on a du mal à voir ce qui motivera les joueurs à y revenir après quelques dizaines de parties.

Mais malgré tout Fall Guys, c’est une sorte de Fortnite sans pression, où tout le monde pense avoir une chance de gagner, parce qu’aucun skill (compétence) véritable n’est requis. Dans Fall Guys, tout le monde est maladroit tout le monde glisse, trébuche, rebondit, perd le contrôle et le regagne, parfois, de justesse. Et si par miracle on gagne, ce n’est pas parce qu’on est plus fort que les autres, mais parce qu’on est moins nuls. Fall Guys n’est pas un jeu pour mâle alpha, mais un jeu pour maladroits, qui ne flatte pas tant la capacité à gagner que celle à s’amuser.

En bref

On a aimé :

  • Un « battle royale » sans arme ni violence
  • L’impression que tout le monde a sa chance
  • Le frisson retrouvé de 1 contre 100, un quiz pour Xbox 360 dans lequel un mur de candidats se vidait au fur et à mesure des mauvaises réponses des candidats

On n’a pas aimé :

  • De réguliers problèmes de connexion
  • Certaines épreuves mal équilibrées
  • Peu d’intérêt à long terme, à part celui de débloquer des costumes rigolos

C’est plutôt pour vous si…

  • vous avez toujours rêvé d’incarner une saucisse cocktail
  • « Intervilles » vous manque
  • le goût de la victoire aussi

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • vous n’avez pas la patience d’essuyer les plâtres dans un jeu encore assez instable
  • vous espérez faire carrière dans l’e-sport
  • vous n’avez jamais pardonné à Olivier Chiabodo

La note de Pixels :

43 saucisses cocktails qualifiées/60




August 07, 2020 at 08:08AM
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